5ème colloque – 27 et 28 Avril 2019 à Avignon
« L’art-thérapie et le processus créateur »
L’art et la thérapie sont deux mots, deux concepts qui ne semblent pas de prime abord, entrer en connivence et qui auraient pu ne jamais se rencontrer. L’un évoque l’histoire de l’humanité, l’élan créateur, la vie, et l’autre fait référence au soin, à la pathologie ou à l’instabilité psychique parfois inhérents à toute biographie. Et pourtant…
Au fil du temps l’un a rencontré l’autre au croisement du processus créateur cher à
Didier Anzieu. C’est ainsi que l’art et la thérapie se conjuguent aujourd’hui dans la
richesse du métier d’art-thérapeute. Lors d’une séance d’art-thérapie que pouvons-nous saisir, observer des enjeux thérapeutiques se jouant au travers des cinq phases de ce processus créateur :
1-Eprouver un état de saisissement ;
2- Prendre conscience d’un représentant psychique inconscient ;
3- L’ériger en code organisateur de l’œuvre ;
4- Choisir un matériau apte à composer l’œuvre dans ses détails ;
5- La produire au dehors.
Chacune de ces phases comporte sa dynamique, son économie et sa résistance spécifique. Grâce à ce colloque, nous avons pu explorer cette dimension fondamentale en art-thérapie du processus créateur dans tous ses composants.
Congrès – 5 et 6 Mai 2018 au Palais des Papes
« L’art-thérapie au risque du trauma »
La vie humaine tient sans doute sa richesse de son aptitude à accepter le nouveau, à s’ouvrir à l’inconnu, à accueillir l’inattendu. Toutefois il est des inattendus qui font effraction, provoquant l’effondrement du sol sur lequel s’appuie l’humain/l’humanité, c’est alors la dessolation, disait Hannah Arendt. Quelle est cette dessolation ?
Celle d’un inattendu comme l’irruption d’un réel que le psychisme ne peut se représenter, celui de la mort. Ce signifiant qui vient mettre en échec la dynamique de la vie psychique et que l’on nomme traumatisme psychique. Edgar Morin pose que le « Le mystère premier n’est pas la mort, mais l’attitude de l’homme devant la mort (…) car comme le disait Freud, il y a quelque chose d’inconscient au fond de soi qui se croit immortel, ignore qu’il va mourir. » Alors pourquoi l’être humain bien que conscient de sa finitude ne peut-il se le représenter ? Quand cette confrontation au réel de la mort fait brutalement irruption comment la vie psychique peut elle ensuite de nouveau s’élaborer ? Quand le sujet ne sait plus si cette confrontation vient du dedans de lui-même ou du dehors ? Lorsque le sujet se retire de lui même, quel est le souvenir de ces traces du traumatisme ? Le retour de ces traces traumatiques est-il une menace au risque de l’effondrement ? Comment comprendre aujourd’hui le trauma dans son essence même ? Ne sommes-nous pas appelés à investir notre créativité et de quelle manière pour lutter contre ou accepter Thanatos ?
Ce Colloque n’aurait pas été ce qu’il a été sans l’aide de nos partenaires : la FFAT, PsyCause, La Librairie La Comédie Humaine, le CoDES, Le Restaurant le 46, l’Hotel La Mirande, L’école ESAA, l’AJMI , SULLI Films et St JAM’s, nos réchauffeurs 🙂
Pour plus d’informations, accédez à l’article détaillé dans la revue PsyCause : Cliquez ici Et voici un méli-mélo d’images prises au cours de ces 2 jours (à retrouver avec des vidéos sur notre page Facebook)
4ème colloque – 11 et 12 juin 2016 à Avignon
« Rites & Rituels en Art-thérapie »
« Enfin. Je suis assez heureuse du déroulement de ce rituel. Il m’a fait comprendre des choses. Non pas des gens, mais des choses à propos des gens. Ce n’est pas rien. Ce n’est pas tout, mais ce n’est pas rien non plus. Le tout ou rien est un faux dilemme »
N. Huston Les variations Goldberg
Ces quelques phrases issues du premier roman de Nancy Huston semblent porter toute la force, le sens du rituel, entre tout et rien. N’y a-t-il pas là entre les mots, inscrits en filigrane l’universalité du rituel ?Ce qui donne sens et force dans une société oscillant entre sacré et profane.Force car le concept de « rituel » est transdisciplinaire. En effet, il est abordé largement par des disciplines comme la sociologie, la psychologie, l’anthropologie, l’ethnologie. C’est pour cela qu’il est difficile d’établir une définition commune, chaque discipline en fait une application selon ses besoins.L’ethnologie et l’anthropologie sont inévitables en ce qui concerne l’analyse des rites. C’est le plus souvent les rites magiques ou religieux qui attirent l’attention des chercheurs. Par la suite, les sociologues se sont penchés sur l’analyse de rites plus « discrets», plus « souples », qui concernent la vie quotidienne des sociétés contemporaines. Aujourd’hui rituels et rites semblent vidés de leur sens. Ils se déplacent vers l’individu auquel notre société accorde la primauté.
Dans le vaste champ de la thérapie qu’en est-il ? Nous voudrions vous inviter plus particulièrement à vous pencher, à observer, chercher ce qu’il en est de la place du rituel et des rites en art-thérapie ? Sont-ils constitutifs d’une séance d’art-thérapie ? Permettent-ils un processus de soin ? Sont-ils une nécessité ? Sont-ils opérants et structurants pour le patient ? Enfin nous ne saurions poser la question du rituel en art-thérapie sans nous interroger sur son rôle et son influence éventuelle sur l’art-thérapeute ? Nous questionnerons également cet espace qu’ouvre le rituel thérapeutique, Est-ce celui de tous les possibles, celui de l’espoir sur nos chemins en art-thérapie ?
Alexandra Duchastel, psychologue et art-thérapeute dans son livre Art-thérapie, un outil de guérison et d’évolution place ainsi le rituel : « Le mot rituel vient du mot sanskrit rita qui réfèreà la fois à ordre et à art. Il s’agit d’un moment de recueillement et de partage, un instant de pause qui revêt une dimension créatrice mais doit avoir une structure précise. Un rituel est généralement constitué d’une série structurée d’activités symboliques ou d’actions créatrices censées créer un espace sacré… »
3ème colloque – 6 et 7 juin 2015 à Avignon
« Paroles du corps & actes d’accueil inconditionnel. L’œuvre, espace d’expression d’une parole secrète »
« La peau est perméable et imperméable. Elle est superficielle et profonde. Elle est véridique et trompeuse Elle appelle des investissements libidinaux autant narcissiques que sexuels. Elle est le siège du bien-être et aussi de la séduction. Elle nous fournit autant en douleurs qu’en plaisirs La peau est solide et fragile. Elle matérialise, par sa nudité, notre dénuement mais aussi notre excitation sexuelle. »
D. Anzieu, Le Moi peau.
La plupart des événements qui ont généré nos représentations infantiles, nos traumatismes et nos matériaux de construction psychique sont sédimentés, enfouis sous les strates de notre parcours de vie. Toutefois notre corps en est le fidèle témoin.
Témoin porteur d’une parole secrète là où la pensée est soumise aux affres du refoulement. De cette rupture de dialogue entre moi – peau et moi – conscience naissent nos souffrances et symptômes. Le dispositif de l’art-thérapeute, contenant, sécurisant et inscrit dans un continuum de soin, tend à offrir une chance au patient, via l’œuvre, de retisser du lien entre corps et psyché.
L’œuvre, cette surface du possible qui autorise l’expression de l’ineffable, convoque le patient dans ce qu’il a de plus actuel mais également de plus ancien. C’est comme si chaque cellule du corps consentait à prendre un pinceau ou à entamer une danse, trouvant là l’opportunité d’exprimer les entraves et les jouissances. Le corps hurle dans le silence de l’œuvre… amenant manifestations infra verbales accueillies par la présence du thérapeute, œuvrant à son tour une énergie corporelle d’accueil inconditionnel.
2ème colloque – 5 et 6 Avril à Avignon
« Art & Identité. L’art comme outil de réappropriation d’un parcours de vie »
Tout art-thérapeute est d’abord une personne qui a été touchée, dans son intériorité, par les plaisirs de la création, par la surprise de l’oeuvre finie qui exprime davantage que les mots. L’art est alors un outil de réappropriation d’un parcours de vie en art-thérapie. Cette expérience continue de la pratique artistique légitime l’exercice de l’art-thérapie et installe, dans un rôle central, la pratique artistique. C’est ainsi que les patients également pour-ront éprouver les potentialités de réhabilita-tion offertes par le processus artistique inscrit dans le chemin thérapeutique conçu par l’art-thérapeute, psychothérapeute par l’art…
Toutefois, si l’art est le moyen, le soin est l’objectif. Quelques questions pour amorcer la réflexion sur le sujet : – Quel est l’impact de l’art sur l’activité cérébrale ? – En quoi la répétition du processus de création permet un impact positif sur la vie neuropsychologique ? – Comment définir et acter notre pratique d’art-thérapeute dans le milieu du soin en ce que notre pratique permet au patient la réappropriation de son identité, d’un accès à l’autre; un lieu où il devient possible de dire, de se dire ?